Bienvenue dans l'économie organique ! Dans cet article, je vais d'abord vous parler un peu de ce qui ne va pas. Je tâcherai de faire court car il y aurait beaucoup à dire et ce n'est pas très joyeux à raconter, ni à lire. Mais il faut bien comprendre pourquoi on fait ce que l'on fait. Puis, après la pluie, vous découvrirez les bases de l'économie organique. Et là, c'est la fête, une vision porteuse de positif. Et, surtout, cela permet de ne plus être en colère contre tout le monde (ou contre certains en particulier), parce qu'on a un cap, une cible agréable : on arrête de juger les joueurs ; à la place, on transforme le jeu.
On peut prendre le sujet par n'importe quel axe, mais commençons par le plus à la mode : l'écologie. Tout le monde ne parle plus que d'écologie. Les gouvernements, les politiques, les entreprises, les associations, tous ! Et tous ont une solution ou une idée pour améliorer tel aspect, réduire les émissions de tel autre, "raisonner" celui-ci, "limiter" celui-là. Et plus de 50 ans après les premières alertes grand public nous démontrant que cela finira sûrement mal, toutes ces solutions mises bout à bout n'ont pas l'air, en somme, d'avoir un quelconque effet. Mis à part l'effet de serre.
On peut déjà facilement se rendre compte que les petits gestes ne suffiront pas. Mais même en étant peu informé et peu intéressé, il est clair que l'évolution des entreprises, volontairement ou via l'imposition de nouvelles lois, ainsi que les directions sociétales largement entamées (nucléaire, voitures électriques, etc) ne changeront pas non plus la donne.
Ça n'a rien à voir mais c'est plus sympa que des images de destruction... Regardez comme ils sont choux. |
Et encore, je me contente ici de ne parler que d'écologie, mais les problèmes vont bon train dans notre bon vieux capitalisme mondialisé. Il suffit par exemple de lire n'importe quel livre de Noam Chomsky pour se convaincre que la fin de l'humanité ne sera pas climatique, mais bien guerrière. Quand on apprend combien de guerres nucléaires totales nous avons évité par simple "chance" depuis un demi siècle, on a peine à se projeter en 2100, qu'importe le nombre de degrés de plus ou de moins.
Mais nous ne sommes pas là pour nous miner le moral, n'est-ce pas ? Non, nous sommes là pour réfléchir car il semble qu'il y ait une solution pour que la vie soit belle et simple, en paix ici et partout. En tout cas, c'est la solution la plus probable car toutes celles entreprises jusqu'à aujourd'hui n'ont rien donné de persistant ni de résilient. Et je vais vous dire pourquoi.
Alors, qu'est-ce qui cloche dans l'écologie, hein ? Personnellement, je n'ai jamais réussi à m'investir corps et âme dans une "mission" dite écologique. Enfin, pour être honnête, je l'ai fait. Je me suis donné à fond pour transformer de l’intérieur une entreprise de dimension internationale. Mais après six ans et aucun résultat réel, j'ai quitté ce monde avant qu'il ne m'aspire. Et depuis, je ne peux plus car j'ai toujours cette voix au fond de moi qui me répète "tu fais ça, et alors ? Et ensuite ? Qu'est-ce qui change réellement ?" et je n'ai rien à lui répondre de constructif.
On le voit bien à toutes les échelles : les idées se structurent en entreprises ou associations, puis celles qui ont un réel impact grossissent, encore et encore. Mais jamais, ô grand jamais, le problème contre lequel elles luttent ne s'évince. Et ce pour une raison simple : elles ne luttent pas. Le but des Resto du cœur, par exemple, n'est pas du tout de résoudre quoi que ce soit, mais simplement "d’aider et d’apporter une assistance bénévole aux personnes démunies". Ce n'est donc bien qu'un traitement symptomatique de la société. Un second exemple, la mission de GreenPeace est de "donner une voix à la planète et protéger notre avenir." Aussi louable que soient ces intentions, il n'est nullement question ici d'agir à la source des problèmes, mais seulement de s'y opposer et, éventuellement, de les panser.
"Vous écoutez Radio "on est dans la merde" et c'est pas parti pour une page de pub." |
Aussi, toutes ces structures ne peuvent pas réaliser leur objectif et ne doivent pas le réaliser, par construction. En effet, si les resto du cœur mettaient fin à la pauvreté, ce serait top ! Mais cela voudrait dire qu'il faudrait fermer l'association, pouf !, terminé, étant donné que plus personne n'en aurait besoin. Sauf qu'il y a des salariés et beaucoup de personnes investies qui se retrouveraient alors avec un vide financier (surtout) et/ou de vocation (un peu). Et ça, ce n'est pas possible. Pour les entreprises, c'est encore pire car il est inenvisageable de mettre la clé sous la porte. Il est inconcevable, dans une société capitaliste, de travailler pour se mettre soi-même à la rue. Chaque groupe qui pense
lutter contre un mal se doit, en réalité, d'entretenir ce mal (souvent
inconsciemment) s'il veut continuer son activité. Alors on ne lutte jamais vraiment contre, on ne fait qu'ajouter du travail ou de l'activité dans la société.
De la même manière, on comprend vite l'évolution des mouvements dits écologistes depuis une cinquantaine d'année. Partis de valeurs fortes telles que le pacifisme et la remise en question de la technique et des institutions, l'écrasante majorité semble s'être perdu dans, au choix : la politique ; l'adoration de la technique ; et/ou la passion pour la violence (soutenir la guerre, casser des choses, casser des gueules).
Et on ne peut même pas en vouloir à toutes ces personnes qui donnent de leur énergie et de leur temps pour toutes ces actions. D'une part parce qu'elles font, et ça, c'est déjà énorme. Mais aussi et surtout parce que, bien que tout cela soit plutôt vain à l'échelle du monde, celui-ci serait certainement bien pire si tous ces engagements n'étaient pas là.
Mais je le répète, tout cela reste des réponses à des problèmes. Une approche symptomatique qui apaise la toux plutôt que de soigner le rhume. Pour pousser cette métaphore, posons que la planète soit un organisme. Celle-ci a un organe défectueux qui génère des cellules cancéreuses qui devraient, en temps normal, être des cellules comme les autres voir même des cellules qui guérissent et entretiennent les autres. Alors tout le monde s'acharne à corriger chaque cellule, à réparer sans relâche les conséquences sur chaque organe affecté. Les plus riches, quant à eux, sont plus radicaux et proposent carrément une dialyse (on remplace/filtre l'ensemble du sang pour en mettre un tout beau tout propre à la place), une sorte de bouton RESET, factice étant donné qu'une fois le sang nettoyé, on recommence comme avant et l'organe défectueux continue de tout dégueulasser.
Dans cette métaphore, vous l'aurez compris, les cellules sont les êtres humains. Contrairement à ce que tout le monde imagine, l'organe défectueux n'est pas le bipède intelligent, que la nature aurait fait destructeur et égoïste. Non, en réalité, l'organe qui détruit tout le reste, auquel personne ne s’intéresse et dont on ne parle jamais, c'est le cœur des échanges humains, un élément tout à fait théorique et totalement déconnecté de la nature, fictif même : c'est la monnaie.
La monnaie - et plus précisément sa propriété de réserve de valeur - est l'organe qui détruit la planète.
En fait, la métaphore est un peu biaisée, car ce n'est pas vraiment un organe, mais plutôt une organisation des cellules qui est en cause. Ici, c'est comme ci le cerveau mettait les cellules en compétition, offrant plus de plaisir ponctuel aux cellules qui produisent les meilleurs effets sur le coup, sans se soucier des impacts à long terme.
En bref, la monnaie telle que nous la connaissons est un poison. |
Toutes sont capitalistes. Toutes ! Qui plus est, elles ne résolvent que des problèmes économiques. Jamais il ne sera question de transformer la société pour nous libérer, à la fois, des problématiques écologiques, économiques, sociales et sociétales.
Alors oui, c'est difficile de regarder le capitalisme libéral mondialisé, ce vieillard mourant avec une plaie béante de vingt centimètres de diamètre au milieu du bide, sans vouloir l'aider. Mais vous pouvez mettre autant de pansements que vous voudrez, ça ne le sauvera pas. Surtout que dans son agonie, il ne fait que vous insulter d'incapable et d'échec. Alors, métaphore douteuse oblige, peut-être faudrait-il envisager de moins s'occuper de cette ordure de capitalisme au bord du gouffre qui refuse la mort et s'accroche sans fin tout en répandant toujours plus son mépris et sa pestilence. Et alors, nous aurons du temps pour l'enfant qui, pleins d'espoir et de bienveillance, pourrait nous amener vers un avenir plus "enfantin", c'est-à-dire libre, partageant, pacifique et aimant.
"Dites à mes enfants... qu'ils doivent accumuler au maximum, écraser leurs concurrents et avoir le plus de pouvoir possible." |
Et bien, maintenant que nous savons ce qui ne va pas et pourquoi, parlons un peu de ce que l'on peut faire.
L'économie organique
L'économie organique se structure sur deux monnaies. Ces monnaies n'ont rien à voir avec celles que vous connaissez, rien ! En effet, celles-ci se basent sur la seule chose que nous ayons toutes et tous en quantité proche, quelque chose qui nous est inconditionnel et inaliénable : notre temps. Chacun de nous se réveille le matin avec du temps qui lui est offert. Sans condition, sans coût, sans prix, une journée d'un peu plus d'une dizaine d'heures qui nous est impartie. Ce que nous en faisons ne dépend que de nous.
Le temps a plusieurs propriétés qu'une monnaie organique se doit d'imiter. En voici certaines des plus importantes. La première, nous l'avons dit, est son inconditionnalité. Chaque jour, vous avez à votre disposition une quantité de monnaie (dont la quantité n'est pas hasardeuse ni arbitraire, mais nous en parlerons plus bas). Cette quantité de monnaie n'est pas conditionnée ! Vous n'avez pas besoin de travailler, de déclarer une invalidité, d'être jeune ou vieux. Quoi qu'il arrive, qui que vous soyez, quoi que vous fassiez, vous avez une certaine quantité de monnaie quotidienne qui vous est versée*. La monnaie organique, comme le temps, est inconditionnelle.
* Le mot "versé" est en fait une simplification
et sera expliqué plus tard.
La seconde propriété incroyable du temps est qu'il est inaliénable. Vous ne pouvez pas égarer du temps. Vous ne pouvez pas non plus le donner, le prêter ou l'échanger. Votre temps est à vous et à vous seul. Il ne peut pas être cédé. Il ne peut qu'être utilisé ou, si l'on préfère, dépensé par vous. Vous êtes la seule personne au monde à pouvoir jouir de votre temps et décider de la manière dont vous allez le dépenser. Quelqu'un peut vous forcer à le dépenser d'une certaine manière, certes, mais ce quelqu'un n'aura jamais votre temps pour lui, il n'aura pas plus de son temps, peu importe le nombre de personnes qu'il soumettra à ses ordres. La monnaie organique, tout comme le temps, est donc inaliénable.
Enfin, troisième caractéristique fondamentale du temps que nous avons toutes et tous : il est à usage unique ! Si je vous aide à faire votre déménagement, alors je vais dépenser de mon temps pour porter vos meubles et cartons. Et, à la fin de la journée, si nous avons été assez efficaces, vous aurez votre nouveau "chez vous" plus ou moins bien installé et on pourra se poser pour boire une bonne bière. Mais, le temps que j'ai dépensé pour vous aider, vous ne l'avez pas ! Ce que je veux dire, c'est que si je vous avais donné 1 000€, je ne les aurais plus alors que vous, vous les auriez. Mais par contre, si je vous consacre 6 heures, vous ne les avez pas, et moi je ne les ai plus. Parce que le temps est à usage unique. Non seulement il est à moi, mais en plus, quand je le dépense pour vous, il n'est pas pour autant vôtre. Curieux, n'est-ce pas ?
C'est là une des plus grandes forces du temps et une caractéristique qu'aucune monnaie n'a jamais imité, car aucune n'est naturelle. Aucune sauf, bien sûr, la monnaie organique. Car, oui, la monnaie organique, comme le temps, est à usage unique.
"Je veux bien aider à déménager, mais on a intérêt à bien manger après !" |
Avec ces trois caractéristiques (et quelques autres, mais je ne veux pas vous ensevelir sous un mont de notions nouvelles), tout change ! Cette base, vous le verrez, fait disparaître directement tous les problèmes économiques (inégalités, spéculation, inflation, etc) et résout indirectement les défis écologiques (pollutions, réchauffement climatique, biodiversité, etc), réduit drastiquement les différents sociaux (inégalités, encore oui, xénophobie, misère, etc) et déstructure les problématiques sociétales (tout automobile, omniprésence numérique, politique centralisée et hiérarchique, surpuissance des institutions, etc).
Bien sûr que vous ne me croyez pas ! C'est normal. Mais si vous doutez encore, je vous conseille d'en lire plus sur l'économie organique, notamment l'article L'économie organique en détail, car plus vous la comprendrez, plus vous serez convaincu de sa simplicité et de la beauté du monde qu'elle a à offrir.
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